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Fixionada
19 février 2013

*Deux tout petits chats

Deux tout petits chats vivaient bien tranquilles,

Chacun son plaisir, sa prédilection,

Pour lesquels ils avaient la patte habile,

À en jouir avec délectation.

 

Le chat blanc, qui était de porcelaine,

Aimait le monde s'en s'y frotter trop,

Trop effrayé par la vie, par la haine,

Qu'il préférait toujours voir en vitraux.

 

Le chat roux, quant à lui, était d'argile ,

Aimant le monde, pour mieux s'en moquer,

Le sérieux le rendant bien trop fragile,

Bien trop enclin à se laisser croquer.

 

Le chat blanc qui avait le coeur scalène,

Enfermé dans ses refuges claustraux,

Murmurait quelques faibles cantilènes,

Y cherchant des bénéfices lustraux.

 

Le chat roux qui avait le coeur facile,

Faussement fermé, par peur de choquer,

Drapé dans sa dignité indocile,

Risquait parfois même de suffoquer.

 

Plus qu'à leur habitude, sans méfiance,

Quand ils se croisèrent, tous deux s'ouvrirent,

Sans trop parler, de peur qu'il faille en rire.

À leurs contradictions, une défiance.

 

Le chat blanc se sentit vite oppressé,

Par les élans du chat roux trop pressé

Qui s'étonna de cette indifférence,

Et de ce regard soudain de faïence.

 

Deux tout petits chats vivaient bien tranquilles,

Le chat blanc perclus de déréliction,

Au petit jeu de l'amour, malhabile.

Le chat roux perdu dans son affliction.

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Fixionada
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